Il est brisé à mi-corps…
Il est brisé, à mi-corps : homme des pieds jusque-là, fontaine de la taille à la tête. Cette moitié supérieure déchue pend lamentablement, flasque ; la tête traîne dans la terre, entre les bras inertes ; elle balle et les mains la giflent involontairement sans cesse tandis qu’il la tire, avançant. Il va chez le rebouteux. Mais le rebouteux ne peut rien pour lui, car la brisure est dans la tête. À la taille, mais dans la tête. Personne ne peut plus rien pour lui, il va continuer de traîner son demi-corps mort quelques temps encore, puis, épuisé, impotent, il s’arrêtera, se cachera au creux d’un arbre, où il attendra la mort, qui peut tarder longtemps.