D’abord, on lui coupe…
D’abord, on lui coupe bras et jambes, et on le laisse ramper, se tortiller dans les ronces et la boue vers sa nourriture, qu’on lui jette toujours à l’écart, pour qu’il ait vraiment faim en l’atteignant.
Puis, quand il est devenu habile et musclé, qu’il commence à onduler avec la souplesse et la rapidité d’un serpent, on lui attache un boulet autour du cou. Il faut le voir peiner à nouveau ; il faut le voir tirer sur le boulet coincé dans une ornière : comme il s’acharne, tous ses muscles tendus dans un effort qu’une seule main ridiculiserait.
S’il y survit, si le boulet même ne lui est plus guère une entrave, on lui crève les yeux. Enfin, si guidé par son odorat aiguisé, il arrive encore à se traîner jusqu’aux charognes qu’on lui jette, dès qu’il a repris espoir on lui arrache le nez.
Chez nous, c’est ainsi qu’on les traite.