Journal du conteur

Je crie, je crie et tu ne m’entends pas…

Je crie, je crie et tu ne m’entends pas. Ce n’est pas possible, tu es pourtant si près. Tu me tournes le dos, peut-être involontairement, peut-être par hasard. Je suis privé de tes regards et je crie pour les attirer sur moi car sans eux je me dissous…

Mais je ne crie pas, je chuchote, personne ne m’entend, pas seulement toi. Personne ne m’entend crier dans mon chuchotement, et personne ne me voit rapetisser, m’atrophier dans mes vêtements. Je hasarde quelques gestes, déjà désespérés, mais il est bien trop tard, et sans doute toi non plus, comme eux tous, tu ne t’étonneras pas de trouver, tout à l’heure, sur ma chaise un tas de vêtements vides et dans mes chaussures par terre, rien que des chaussettes sales.

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