Journal du conteur

Je t’enfonce, je t’enfonce…

Je t’enfonce, je t’enfonce, j’appuie sur tes épaules, déjà ta tête est sous l’eau, tu étouffes, mais j’appuie encore, de tout mon poids, de toute ma force, tes pieds disparaissent dans la vase, ton corps entier bientôt, déjà quasi ta tête — alors je peux, enfin, me propulser, vers le haut, vers le ciel et la vie, m’appuyant sur tes épaules. Je fléchis les jambes, et m’élance. Cette dernière impulsion te condamne, et me sauve.

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