Journal du conteur

On reconnaît le guide…

On reconnaît le guide à ce qu’il ne sait pas dire non. « Nous aimes-tu ? Oui. Tous ? Je m’y efforce. Nous aideras-tu ? Si je peux. Le pourras-tu ? Je l’espère. Partirons-nous ? Il le faudrait. Pour aller où ? Je n’en sais rien. Mais tu trouverais ? J’essaierais. Voilà qui est bien parlé : tu es notre guide ! Nous nous en remettons à toi ; désormais nous t’obéirons en tout, comme des enfants — exigeants et capricieux comme des enfants ; forts comme des hommes qui savent empêcher exemplairement un mauvais guide d’usurper longtemps son rôle, qui savent qu’à défaut de guide, un bouc émissaire est indispensable… Nous te suivons. » Le guide se retourne et c’est avec son premier pas, petit pas, qu’il acquiesce.

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