Journal du conteur

Quand je m’arrête…

Quand je m’arrête, tous s’immobilisent. De même pour nous tous. C’est la raison pour laquelle nous avançons si peu, si lentement, par cahotements. Il suffit qu’un mortel s’absente un instant pour nous interrompre.

Encore si, à chaque reprise, nous courrions. Mais non, même pas. Le monde certes va toujours aussi vite qu’il le peut ; mais sa vitesse maximale est celle du plus lent des hommes.

(C’est pourquoi, quand l’impatience est devenue intolérable, on massacre et fait disparaître les plus lents d’entre les plus lents.)

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