Journal du conteur

Si je te vois trop au-dessous de moi…

Si je te vois trop au-dessous de moi, je ne suis que rage et mépris ; si je te vois trop au-dessus de moi, je ne suis qu’amertume et langueur ; si je te vois au même niveau que moi, je n’ai que désir de te surpasser. Dès qu’une main tendue ne suffit plus pour se rejoindre, la distance entre nous est trop grande, et celui du dessus enfonce l’autre, ne pouvant pas ne pas s’en servir de tremplin. Il faut que tu te tiennes juste au-dessus ou juste au-dessous de moi : que nous montions ensemble, l’un tirant l’autre à tour de rôle.

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