Journal du conteur

Au bout du monde

Il brûle tous les ponts derrière lui, toutes les cartes, brouille les pistes, efface ses traces ; il va au bout du monde. Une fois là-bas, il creuse derrière lui un abîme. Il ne peut le faire que la nuit, car il ne veut pas se faire remarquer ; et il lui faut du temps, car il veut le rendre absolument infranchissable. Enfin, au bout de nombreuses années d’acharnement solitaire et nocturne, il parvient à le rendre tel. Alors, désespéré, sanglotant, il appelle le monde entier à son secours.

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