Journal du conteur

Bannissement

Tu as fauté : nous te bannissons. Lâche la laisse que tu tiens, et tends-nous ton cou : nous allons te détacher. Libre à toi ensuite d’aller où tu voudras — tant que tu n’essayes pas de revenir dans notre société. Si tu le faisais, sois sûr que tu périrais étouffé, étranglé par nos laisses. Nous ne voulons plus de toi pour pair : va-t’en.

Si tu as un moyen de pouvoir revenir, un jour ? Nous notons avec bienveillance le fait que tu le demandes, semble-t-il avec humilité et déjà repentance. Voici : mets-toi à portée de regard ou de renommée de nous, et, de loin, nous t’observerons. Si ton comportement nous paraît de nouveau compatible avec la manière dont nous voulons vivre (hélas pas encore tout à fait celle dont nous vivons — mais tu as outrepassé les bornes de notre tolérance), nous te ferons signe.

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