Journal du conteur

Chaque nuit, il s’introduit par effraction…

Chaque nuit, il s’introduit par effraction dans une des riches demeures des quartiers résidentiels, et s’attaque au coffre-fort qui ne manque jamais de s’y trouver. Expérimenté, silencieux, habile, patient, chanceux, il n’échoue jamais à en découvrir le code. Alors, satisfait de sa réussite, il sourit et s’en va, sans même ouvrir le coffre.

Une nuit pourtant, sans savoir pourquoi, sans y réfléchir, il ouvrit le coffre qu’il venait de vaincre : il était vide. Une forme vague en négatif dans l’épaisseur de la poussière pouvait peut-être faire croire qu’il y avait eu là quelque chose, mais on ne pouvait évidemment pas deviner quoi.

Les nuits suivantes, il ne se contenta pas de forcer les coffres-forts, il les ouvrit, et découvrit avec une stupeur de plus en plus inquiète qu’ils étaient tous vides. Il retourna ouvrir les coffres dont il avait déjà triomphé, et n’en trouva pas un seul qui contienne autre chose que de la poussière.

Obstiné, il continue quand même ses effractions, mais désormais sans plaisir, dans l’angoisse, en quête du coffre-fort qui contiendra enfin un secret, un trésor quelconques.

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