Il les appelle…
Il les appelle, mais dès que, ses cris entendus, ils s’approchent, en alerte, il s’enfuit. Comme il les fuit, ils le pourchassent, car ils ont peur de l’inconnu. Ils parviennent à l’acculer contre un mur. Les derniers mètres, il ne cesse de les appeler, il les supplie de venir à son secours ; et tout en les appelant il recule vers le mur auquel il vient finalement s’adosser ; et le rictus terrifié de son visage, ils ne savent pas s’il est causé par ce dont il leur demande de le délivrer, ou par eux-mêmes, leur avancée. Au mur, il se recroqueville, se tasse, s’effondre et se met à pleurer, la tête dans les bras, toujours appelant, toujours suppliant. Ils approchent, lentement, et, précautionneux, le touchent. Doucement, ils l’enserrent, ils le caressent, le réconfortent. Il s’est tu. Ils veulent l’emmener, ils le soulèvent : il est mou dans leurs bras : ils le découvrent mort. Stupéfaits, ils contemplent encore le rictus de terreur qui marque son dernier visage, incrédules, ne pouvant comprendre, pas plus que lui peut-être, mort dans la même incertitude.