Le supplice était dans le choix…
Le supplice était dans le choix : combien pour ce grand homme, ce génie, cet inventeur, ce chercheur, ce philosophe, ce musicien… dix, cent, mille, dix mille hommes tirés au hasard ? Mais comme il fallait choisir vite, comme les procès (qui n’en avaient que le nom) duraient quelques minutes au plus et que le jury n’avait que quelques secondes pour se prononcer — et donc encore moins pour délibérer —, la torture du dilemme était réduite, on n’avait pas le temps d’hésiter et de s’angoisser d’un mauvais choix toujours possible ; on disait ce qui passait par la tête, la première idée devait être la bonne, les intuitions régnaient. Et les statistiques que je consulte sont formelles : la plupart du temps, et de plus en plus fréquemment à mesure que les séances avançaient, le choix était : un pour un.