Journal du conteur

Quelques pierres éparses…

Quelques pierres éparses, quelques vestiges annonciateurs, quelques arbres morts significativement disposés, quelques ustensiles égarés, m’ont fait battre le cœur. Elle apparaît, gigantesque, soudaine au détour d’une brèche artificielle dans la forêt inextricable. Je l’ai rêvée enfant ; adulte je l’ai cherchée. Mûr, j’ai cessé de la chercher. — Près de mourir, elle est revenue hanter mes rêves. Et voici qu’elle m’échoit.

Je n’ai plus qu’à la visiter brièvement, fasciné dans mes dernières forces, plus qu’à découvrir sa nécropole et m’allonger parmi les ossements blanchis, bientôt les rejoindre. M’agréger à la cité, devenir la matière de mon rêve.

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