Somnolence… Rêve : dans une pièce fermée…
Somnolence… Rêve : dans une pièce fermée, attaquée de monstres. À la fois coincé et protégé ; à l’abri et en prison. Impuissant, et d’autant plus terrifié. Si je n’avais pas peur, y aurait-il des monstres dans ma tête ? Et s’il n’y avait pas de murs ?
Quelle résistance appelle et cherche ainsi sa délivrance ? Est-ce le monstre qui fait le mur ou le mur qui fait le monstre ? Mais trêve de questions : ça redouble là dehors, ça grouille, gargouille, hulule, chuinte et crisse… C’est une scène d’horreur : on cherche à entrer, on cogne, casse, et il ne fait aucun doute que c’est pour me tuer, me déchiqueter, me démembrer vif. Mais cette scène, en même temps, n’est pas sans exercer une certaine fascination : pour l’apparence exotique et la radicale étrangeté du monstre en sa simplicité à la fois méthodique et furieuse, en sa férocité monomaniaque ; et elle n’est pas non plus dénuée d’humour : car il est grotesque, ce bras immense et velu que le monstre a réussi à infiltrer, qui palpe à ma recherche en vain, trop court pourtant, et que je m’apprête à trancher…