Voler le feu ? Quelle petitesse !…
« Voler le feu ? Quelle petitesse ! C’est l’ambroisie que j’aurais volée ! » C’est ce qu’on a fait dernièrement. Les dieux privés d’ambroisie, dépérissant, parcheminés, rendus ou donnés à la mortalité, avant de succomber moins à la privation qu’à la honte, larmoyant nous mettaient en garde : « L’ambroisie sans la sagesse est le pire des poisons. » Du haut de notre victoire, vengés, nous les méprisions sans les écouter. Un dit seulement : « Nous serons aussi sages que vous l’avez été », et nul parmi les hommes ne se leva pour leur fermer les yeux.